Comment nettoyer les meubles à restaurer

La restauration des meubles est une branche d’activité non négligeable. Elle est capable d’assurer à elle seule du travail à beaucoup d’artisans lesquels sont actuellement d’autant plus sollicités qu’ils sont peu nombreux.

Généralités

La restauration exige, toutefois, une maîtrise parfaite de leur art. L’artisan qui se spécialise dans la restauration des meubles anciens, doit non seulement être habile en ébénisterie pure, c’est-à-dire dans la pratique du travail du bois qu’elle comporte, mais aussi dans celle d’activités qui, en construction neuve, sont confiées à des spécialistes que sont certains façonniers : tourneurs, sculpteurs …

Données du problème

Un meuble à restaurer est un tout susceptible de poser différents problèmes comme : le nettoyage du meuble, sa stabilité, son état et son aspect général.

Chaque meuble à réparer est un cas d’espèce et doit être traité comme tel. Ce que nous allons étudier de près c’est le nettoyage des meubles et leur stabilité.

Un fauteuil à restaurer

Un fauteuil à restaurer

Nettoyage

En face d’un meuble à réparer, lequel peut se présenter dans toute une gamme d’états compris entre un amas de pièces de bois couvertes de poussière, de crasse, d’enduits, dont les plus indésirables sont les collages de fortune et les couches maladroites de peinture, et le meuble pratiquement intact, correctement entretenu, … : le premier travail du praticien consiste à nettoyer ce meuble.

A cet effet, le meuble doit être mis à nu, c’est-à-dire débarrassé de toutes les parties mobiles :

  • portes
  • tiroirs
  • tablettes
  • bronzes décoratifs
  • appliques de toutes sortes, …

On pourra également enlever les pièces mal assujetties risquant de se séparer au cours des manipulations diverses.

Pour retrouver aisément leur place dans l’ensemble, au fur et à mesure de leur démontage, tous les éléments doivent être soigneusement repérés et rangés méthodiquement si l’on ne veut pas se retrouver au remontage en présence d’un véritable puzzle avec les pertes de temps et les risques d’erreur qu’il comporterait.

L’emploi des signes conventionnels d’établissement des bois est à ce titre recommandé.

Un carbonate de soude

Un carbonate de soude

Le nettoyage proprement dit peut alors être entrepris. Il doit commencer par un dépoussiérage qui peut se faire à la brosse ou au pinceau dans les endroits peu accessibles et les parties tourmentées. On fera usage de brosses dures en chiendent, par exemple, ou même métalliques à poils fins sur les bois durs et massifs.

L’emploi de l’aspirateur permet d’éliminer la poussière des intérieurs.

Le nettoyage se poursuit par un procédé choisi de telle sorte qu’il endommage au minimum les surfaces des parties saines.

On pourra faire usage suivant les cas de :

  • lessives
  • solvants
  • décapants

Lessives

On peut en citer les lessives Saint-Marc, carbonate de soude, ammoniaque, savon noir, potasse, à passer à la brosse ou à l’éponge en ayant soin de protéger les mains des effets corrosifs de ces produits avec des gants en caoutchouc et les yeux avec des lunettes de sécurité à monture type lunettes de soudeur.

Solvants

Pour enlever les salissures graisseuses : white spirit, alcool, essence de térébenthine, acétone, popotes diverses lesquels s’utilisent avec des tampons de chiffons imbibés modérément.

Décapants

Ce sont des produits du commerce à consistance plus ou moins gélatineuse à utiliser pour enlever vernis ou peinture.

Leur emploi pour l’enlèvement du vernis sur les parties plaquées s’impose car le placage ne supporte pas de lessivage quel-qu’il soit sans risque de décollage.

Au titre de nettoyage, nous citerons celui des surfaces sur lesquelles subsistent des traces de colle forte sèche. La colle forte s’enlève à l’eau chaude après avoir été humectée à l’éponge.

Décapage du meuble

Décapage du meuble

Éviter le ponçage, lequel par la chaleur qu’il dégage, fait fondre la colle et encrasse le papier abrasif.

Les taches graisseuses sur les bois massifs cirés ou non, s’éliminent à l’aide de talc, saupoudré sur la tache, laissé pendant 24 heures puis au fer chaud avec interposition de papier de soie, opérations à répéter s’il y a lieu.

Tout comme il a été dit pour la coloration des bois, les réactions des produits de nettoyage sur les surfaces traitées doivent être testées par des essais lesquels seront effectués en des endroits cachés du meuble.

Stabilité

La stabilité d’un meuble réside :

  • dans le bon état des pieds et leur dégauchissage correct
  • dans la rigidité des assemblages

Les pieds des meubles anciens sont souvent détériorés car ce sont des parties soumises à de fortes charges subissant des contraintes mécaniques importantes lorsqu’on déplace le meuble en le faisant glisser sur le sol et dont le bois est souvent attaqué par la pourriture en raison de l’humidité des sols. Ce sont les pieds arrière qui sont souvent les plus détériorés.

Les pieds avant se remplacent par des pièces tourillonnées, assemblées à joint plan dans une section droite du montant.

S’il s’agit de pieds rapportés sous une ceinture basse du meuble, le remplacement de ces pieds, généralement tourillonés, se fait sans difficulté. On complétera utilement la fixation par un vissage en dessous les têtes de vis étant noyées assez profondément dans la masse du pied.

Les pieds arrière se réparent en remplaçant le mauvais bois par une pièce rapportée en enture à sifflet collée et vissée dans le montant concerné.

Pour redonner aux assemblages fatigués d’un meuble la rigidité voulue, il faut reprendre le chevillage dans le cas de meubles massifs.

On procédera comme dans le cas d’un meuble neuf par les côtés d’abord, les faces avant et arrière ensuite.

A l’aide de serre-joints on resserre les montants sur les traverses de côté. On procède au chevillage après avoir vérifié l’équerrage.

Un meuble plaqué ancien

Un meuble plaqué ancien

Le panneau de derrière étant supposé remis en état ainsi que le fond du meuble, lequel doit être convenablement encastré dans ses rainures, on resserre les montants sur les traverses de face ; après vérification de l’équerrage, on procède au chevillage.

Ce chevillage s’effectue en remplaçant les chevilles existantes par des chevilles plus grosses.

A cet effet, le meuble convenablement mis à l’équerre dans ses serre-joints on retire les chevilles anciennes et on perce au diamètre apparent en parement de l’emplacement de la cheville.

Si certains tenons ont une épaisseur trop faible, il y aura lieu probablement de les renforcer à l’aide de placage collé.

Dans le cas de meubles à panneaux assemblés sur une ossature sommaire, comme c’est souvent le cas de meubles plaqués anciens, il y a lieu d’examiner quelles sont les parties faibles et de les renforcer par l’intérieur à l’aide de pièces en applique vissées et collées.

Dégauchir les pieds à la hauteur convenable en matérialisant leur surface d’appui à l’aide de 2 règles placées parallèlement sur les pieds, le contrôle s’effectuant par bornoyage.

acétone

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