Comment assembler les bois et les matériaux dérivés du bois

Les assemblages les plus simples sont réalisés par pointes, vis et colles. Les plus complexes exigent des tours de main et une dextérité de professionnel, ils sont à la portée de l’amateur méticuleux et adroit.

Assemblage par pointes, vis ou colles

Assemblage par pointes

Il convient de noter tout d’abord que les progrès qui ont été faits permettent de réaliser des assemblages simples et très solides avec des pointes spécialement étudiées pour le travail que l’on veut obtenir.

On peut également assembler de grosses pièces de bois, des charpentes par exemple, ce qui évite de réaliser les assemblages de charpentiers.

Quelques conseils :

• Pour les résineux, sapin, pin, avant d’enfoncer un clou, il faut le « moucher » c’est-à-dire taper sur sa pointe pour éviter que le bois ne se fende
• Dans le cas où il y a un risque d’arrachement, prévoir le rabattement des pointes perpendiculairement au fil du bois
• Si l’on cloue, éviter de placer des clous sur un même « fil » de bois, mais les enfoncer en quinconce
• Pour les bois durs, il est parfois nécessaire de prévoir un avant-trou d’un diamètre légèrement inférieur à celui des clous
• Utiliser des clous à tête inoxydable si la pièce est tant soit peu humide
• Pour les grosses pièces, prévoir sur les fils extérieurs un nombre de clous plus faible que sur les files intérieures

Assemblage par vis

Les vis employées pour le bois ont trois formes différentes qui dépendent de l’aspect de la tête :

• les vis fraisées ou plates
• les vis à tête ronde
• les vis à tête carrée

Leur désignation se fait comme pour les pointes par des numéros indiquant la longueur en millimètres et la grosseur en numéro de la jauge de Paris.

La longueur se donne toujours tête comprise quelle que soit la forme de la tête. La vis carrée s’appelle aussi « tire-fond ». De gros diamètre, elle s’emploie surtout pour les travaux de charpente. Les vis utilisées seront plutôt minces ; assez longues pour pénétrer facilement.

Avant de poser une vis, il est préférable, surtout avec du bois dur, de percer un avant-trou égal au diamètre de la vis et un peu plus court que les 2/3 de la longueur.

Assemblage par colle

Si les pointes sont les instruments les plus primitifs pour la réunion d’objets, ils ont l’incontestable avantage d’être de pose rapide, simple et sûre.

Pourtant les colles modernes permettent d’obtenir des assemblages aussi solides, et plus soignées. Actuellement, on désigne plus sous le nom de « colle à bois » que les substances capables de donner à l’assemblage une résistance au moins égale à celle du bois lui-même.

Une pièce bien collée avec une colle moderne ne cassera plus au point où elle a été collée, mais à côté. Nous sommes loin des anciennes colles « fortes » qu’il fallait chauffer et appliquer avec soin.

La chimie moderne distingue :

Principales colles à bois
Colles naturelles
Colles minérales		Silicate de soude
Colles végétales	Amylacées	Colle de pâte (amidon et fécule)
Colles animales	Gélatine	D’os ou nerfs, poisson
	Albumine	De sang
	Caséine de lait	Colle à la caséine
Diverses		Colle au caoutchouc
Colles artificielles
Résines synthétiques
Thermodurcissables	Aminoplastes	Urée-formol
		Mélanine-formol
	Phénoplastes	Phénol-formol
		Résorcinol-formol
Thermoplastiques	Vinyliques	Acétates; chlorures et butylate de polyvinyle
Semi-synthétiques
Cellulosiques		Acétate de cellulose
Caoutchouc		Caoutchouc chloré

Les colles fortes, colles de poisson et colles synthétiques vinyliques, parce qu’elles sont réalisées avec des produits organiques, donnent d’excellents assemblages pour les ouvrages d’intérieur, mais ne résistent pas à l’humidité. Des bactéries et autres micro-organismes les dégradent rapidement.

Les colles de résines synthétiques thermodurcissables donnent des joints inattaquables par l’eau. Elles se présentent le plus souvent sous forme de solution aqueuse et visqueuse blanchâtre (urée et mélanine-formol) ou rougeâtre (phénol) vendues avec un « durcisseur » fourni séparément.

Les colles de bois doivent bien « mouiller » le bois. Suivre en tous cas les conseils du vendeur. Considérer en particulier l’épaisseur de la couche, le délai de séchage et la pression de l’assemblage. Attention également à la température du moment de l’emploi.

Pour un meilleur « accrochage » mécanique, il est conseillé parfois de « griffer » les surfaces à assembler en utilisant un fer bretté ou une vieille lame de scie.

Assemblages droits

Pour réussir un assemblage, il est indispensable de tracer avec soin et de travailler avec précision. Un trait de scie ne doit pas être repris à la lime ou au ciseau. Toujours tenir compte également lorsque l’on scie de l’épaisseur du trait de scie.

Assemblage à feuillure simple

C’est un assemblage qui convient lorsqu’il s’agit de réunir des planches d’épaisseurs différentes.

On trace au trusquin la feuillure puis on la dégage à la scie à tenons ou à araser. Débiter à l’intérieur du tracé. Ajuster, rectifier au ciseau. Les deux planches doivent affleurer extérieurement.

Assemblage à feuillure anglaise

Lorsque deux planches ont la même épaisseur,on utilisera la feuillure anglaise. Calculer la demi-épaisseur des planches, la relever au trusquin et la reporter sur les deux planches. Les enlever et ajuster.

Entaille à mi-bois

Il s’agit d’assembler dans un même plan, à l’équerre, deux planches (un montant et une traverse par exemple).

Placer les deux morceaux bien perpendiculairement l’un sur l’autre. Vérifier à l’équerre ; délimiter la largeur des entailles. Utiliser pour plus de précision la pointe à tracer.

Délimiter aussi la profondeur des entailles au trusquin ; ne pas modifier le trusquin en reportant cette dimension sur les deux planches. Appuyer toujours le plateau du trusquin sur le côté « extérieur » des planches c’est-à-dire le côté qui restera intact. Cette façon de faire permet de rattraper les petites erreurs du tracé.

Dégager à la scie à 1 mm à l’intérieur du tracé des entailles ; enlever proprement au ciseau.

Le fond de l’entaille ne doit être ni bombé ni concave car l’assemblage serait mauvais. Travailler proprement ce fond.

Assemblages obliques

La difficulté d’exécution provient du fait que les entailles obliques doivent être faites bien parallèlement et être disposées exactement selon l’angle choisi. Il est nécessaire d’utiliser soit un calibre d’angle, soit une équerre d’onglet ou encore une fausse équerre.

Le tracé est une opération la plus importante. On dégage ensuite le bois par plusieurs traits de scie donnée dans la partie à enlever et on utilise prudemment le ciseau.

Tenons et mortaises

Cet assemblage est celui que l’on utilise le plus fréquemment car il est à la fois solide et très simple. Son exécution est facile mais exige beaucoup de soin, en particulier pour le dégagement de la mortaise. Il est essentiel que l’on dispose d’outils bien affûtés.

Le tenon

Tracer le tenon et la mortaise en utilisant un trusquin. Faire glisser la joue du trusquin contre la face des pièces qui se trouvera à l’extérieur, indiquer cette face par un repère au crayon, ainsi les petites erreurs se compenseront.

Immobiliser le tenon verticalement dans l’étau. Attaquer le bois sur toute la largeur selon le trait de traçage en bout et à l’extérieur. Puis descendre obliquement en se guidant sur le trait tracé sur le chant et vers soi. Faire de même sur l’autre chant après avoir retourné la pièce. Scier ensuite horizontalement jusqu’à la profondeur voulue et guidant la scie par les traits déjà sciés ; araser et ajuster.

La mortaise

Fixer la pièce à l’aide du valet sur l’établi. Utiliser un bédane en tenant le biseau vers l’intérieur de la mortaise et en restant légèrement à l’intérieur du tracé.

Enlever le bois par petits coups : un coup vertical à droite, un coup de biais vers le premier qui enlèvera un copeau. Faire de même à gauche jusqu’au fond de la mortaise.

On peut aussi exécuter une mortaise borgne à l’aide d’une mèche à bois.

L’assemblage

Ajuster tenon et mortaise ; l’assemblage doit se faire à frottement dur , éviter néanmoins l’éclatement. Vérifier l’équerrage.

Pour consolider l’assemblage, on utilise souvent une cheville ; percer alors un trou à travers les pièces assemblées. Tailler une cheville carrée (qui tiendra mieux). Couper et enlever au rabot.

Assemblage à entailles

Cet assemblage se réalise aussi aisément  que celui d’un tenon. Utiliser le trusquin et soigner le tracé. Relever l’épaisseur de la planche et porter cette dimension la profondeur des entailles sur l’autre planche.

Porter, à partir d’une extrémité des ouvertures de compas égales ou inférieures à l’épaisseur des planches pour délimiter la largeur des entailles. Terminer le tracé avec une équerre. Hachurer au crayon les parties à enlever pour éviter les erreurs et après avoir présenté les planches l’une en face de l’autre.

Découper les entailles à la scie à araser et au bédane tantôt d’un côté de la planche tantôt de l’autre.

Queue d’aronde

Pour tracer une queue d’aronde, on peut se servir d’un calibre spécial à tracer les queues d’aronde. On peut se fabriquer un tel calibre en carton ou tout simplement employer un mètre et une règle.

La queue est découpée en premier. Présenter ensuite cette queue sur la pièce à assembler et tracer la forme de l’entaille en veillant à maintenir les deux pièces bien d’équerre.

Découper à la scie à araser et au ciseau ; ajuster.