Comment travailler les bois et les matériaux dérivés du bois

Le bois a de nombreux usages dans le domaine de la menuiserie.

Bois

Le bois est abattu, en forêt, au repos de la végétation, en hiver. Les grumes sont débitées à l’aide de scies spéciales puis séchées.

Après séchage, le bois est repris à l’atelier et à nouveau débité soit mécaniquement, soit à la main.

Le bois n’est pas inerte, les arbres sont gorgés de substances nutritives qui en s’évaporant font « travailler » le bois. La dessiccation n’est jamais régulière car les couches constituant les bois n’ont ni la même densité ni la même humidité. Les bois se courbent, se gauchissent surtout si le séchage est trop rapide.

Une table en acajou

Une table en acajou

L’amateur utilisera toujours des bois bien secs, des planches sans nœuds. Il aura intérêt à acheter le bois quelque temps à l’avance et à le stocker à lui-même en vue du séchage sur une surface bien horizontale et bien plane.

Le sciage donne généralement trois catégories de bois :

  • les feuillets ou petites épaisseurs allant jusqu’à 18 mm
  • les planches de 20 à 47 mm
  • les plateaux et madriers de 54 à 110 mm

Eviter d’utiliser des bois de récupération (caisse, coffrages, …) qui risquent de détériorer les outils parce qu’ils contiennent des clous ou des traces de ciment et qui ne donneront jamais des ouvrages propres et nets.

Le tableau suivant donne une classification des principaux bois et de leur utilisation :

 Bois blancs
Usages
Peuplier, tilleul, bouleau, tremble Emballages, tournage, allumettes, papier
Platane, érable, aulne Ébénisterie, menuiserie

 

Résineux
Usages
Sapin, pin, épicéa, mélèze, pitchpin Menuiserie, charpente, parquets, papier

 

Bois durs
Usages
Chêne, hêtre Menuiserie, bois courbés, contre-plaqué
Charme, châtaignier Tournage, ébénisterie
Orme, acacia, noyer Charronnage, pieux, barreaux

 

Bois fins
Usages
Cerisier, merisier, noyer Ébénisterie, sculpture
Poirier, pommier Instruments de dessin
Cormier, buis, olivier Rabots, varlopes, instruments de mesure

 

Les bois exotiques sont surtout utilisés sous forme de contre-plaqués. Il est très important de les connaître pour éviter les erreurs lors de l’achat et de l’emploi.

Bois exotiques
Usages
Acajou, ébène, palissandre Ébénisterie, menuiserie de luxe
Okoumé, bois de rose, satiné Menuiserie
Teck Constructions navales

Contre-plaqué

Parmi tous les matériaux dérivés du bois, le contre-plaqué est sans doute le plus connu. Mais, il est du contre-plaqué comme de nombreux autres produits que l’habitude a vulgarisé et qu’on classe sous une étiquette commune sans tenir compte de l’évolution des techniques de fabrication.

La fabrication du contre-plaqué

La fabrication du contre-plaqué consiste à « dérouler » à l’aide d’une grande machine des troncs d’arbres et à obtenir de minces feuilles de bois appelés « plis ». Les couches de bois sont ensuite collées les unes sur les autres en contrariant les fils du bois. De sorte que l’on obtient un matériau de grandes dimensions, parfaitement plan et rigoureusement calibré.

Les couches de bois sont collées en nombre impair ; le pli intérieur constitue l’âme.

Les procédés de collage, la découverte de colles nouvelles ont permis une association idéale des bois.

Les bois les plus utilisés pour la fabrication du contre-plaqué sont le hêtre, l’okoumé, le peuplier, le sycomore, le noyer, le frêne, l’acajou, le limbo, le sébrano.

Il existe deux sortes de principaux panneaux de contre-plaqué :

  • le panneau multiplis
  • le panneau latté

Le panneau multiplis

Il est formé de plis plus ou moins nombreux, collés à l’aide de colles spéciales et obéissant à des impératifs très divers.

Des panneaux multiplis

Des panneaux multiplis

Ainsi, les dimensions du panneau sont indiqués par trois chiffres imprimés sur une face :

  • le premier chiffre indique la longueur du panneau
  • le second la largeur en centimètres
  • le troisième l’épaisseur du panneau en millimètres

Exemple : 200 x 100 x 5 indique un panneau qui mesure 2 m de long, 1 m de large et 5 mm d’épaisseur.

Le panneau latté

Pour obtenir, par collage de plis un panneau épais, il serait nécessaire de trop multiplier le nombre des plis. Aussi pour éviter d’avoir à constituer des panneaux de 17, 19 ou 21 plis, a-ton remplacé la feuille qui constitue l’âme par des « lattes » en bois. Ces lattes collées entre elles servent de support aux plis.

Le contre-plaqué extérieur

Pour des constructions extérieures, on utilise un contre-plaqué dont les caractéristiques sont particulières. Les garanties de collage sont considérables. Les utilisateurs emploient aussi l’expression « contre-plaqué Marine ».

Les panneaux de contre-plaqué extérieur sont collés au moyen de résines synthétiques et sont parfaitement inattaquables et indécollables. C’est ainsi que le contre-plaqué extérieur résiste aux épreuves suivantes :

  • immersion de 64 heures dans l’eau, séchage de 8 heures à 50°
  • immersion de 16 heures, séchage de 8 heures
  • essai mécanique à l’état humide après 16 heures dans l’eau
  • immersion de 4 heures dans l’eau bouillante, séchage de 20 heures à 60°
  • étuve pendant 8 jours à 30° sur une solution sucrée pour déterminer la résistance aux moisissures.

Autres variétés de contre-plaqué

Outre les contre-plaqués recouverts de placage d’acajou, du chêne ou de bois décoratifs et utilisés en ébénisterie, on peut acheter du contre-plaqué revêtu de métal ou d’un film de résine synthétique ou contenant des plis d’amiante ou de ciment.

Panneaux de fibres

Les panneaux de fibre et de particules sont constitués à partir de matières végétales plus ou moins divisées puis réagglomérées.

Lorsque ces particules sont agglomérées par « voie humide » et lorsque leur feutrage assure la cohésion du panneau bien plus que les liants utilisés d’ailleurs en proportion minime, on désigne les panneaux sous le nom de panneaux de fibres.

Les panneaux de particules constitués surtout d’éclats de bois, de copeaux ou de fibres végétales (lin par exemple) sont agglomérées par des colles et par « voie sèche » par opposition aux procédés « humides » précédents.

Les panneaux de fibres sont surtout classés d’après la densité, car cette caractéristique est très facilement mesurable et commande les propriétés physiques et mécaniques des panneaux.

Des panneaux de fibres

Des panneaux de fibres

On parlera :

  • de panneaux tendres
  • de panneaux durs
  • de panneaux extra-durs

Panneaux tendres : ayant une surface poreuse et pesant de 230 à 400 kg au mètre cube.

Panneaux durs :

  • mi-durs de 480 à 850 kg au mètre cube, une surface est lisse
  • durs de plus de 850 kg au mètre cube, une surface lisse

Panneaux extra-durs : densité de plus de 950 kg au mètre cube surface lisse.

La présentation des panneaux est variable selon les besoins : on trouvera des panneaux perforés, rainés, sous forme de carreaux de petites dimensions, etc.

Certains panneaux subissent un traitement spécial. On trouvera dans le commerce :

  • des panneaux bitumés contenant du bitume pour en accroître la résistance à l’humidité
  • des panneaux laqués
  • recouverts de plastique ou surfacés de résines synthétiques
  • des revêtements de sol, unis ou rainurés, sous forme de carreaux
  • dont la surface est en simili-cuir, ondulée, quadrillée, etc

Panneaux de particules

Ce sont des panneaux comprimés, fabriqués à partir de copeaux de bois préparés spécialement à partir de petits rondins écorcés. Les copeaux sont encollés, brassés, chauffés et séchés sous pression.

Les présentations sont multiples. Ils sont généralement employés pour des revêtements réclamant une certaine isolation contre les bruits et les différences de température.

Lamifiés

Ces matériaux entrent dans la catégorie des matériaux dérivés du bois parce qu’ils sont constitués généralement à partir de matières cellulosiques du bois ou encore de matières plastiques.

Sur une ossature de papier épais, papier Kraft, empilé en 8 ou 10 épaisseurs et imprégné de résine de phénol-formol on colle d’abord une feuille de papier décor imprimée d’un motif décoratif en couleur, puis une pellicule de couverture et de protection. Cette dernière couche est transparente, incolore et résistante à l’usure et à la chaleur. Les acides ménagers ne l’attaquent guère.

Les lamifiés sont de plus en plus répandus et appréciés par leur coloris et leurs décors. Ils sont prisés par leur résistance à l’usure, aux rayures et à la chaleur.

La finition existe en « mat » ou en « brillant ».

Ces matériaux se travaillent comme le contre-plaqué mince. Ils se scient, se rabotent sur chant, se liment et se poncent, mais la présence de résines et de matière plastique dure fait que les outils s’abîment rapidement et nécessitent un entretien plus fréquent et plus soigné.

On peut également utiliser, pour les couper, des outils spéciaux d’un prix d’achat modique et dont le tranchant est en acier rapide.

Ajouter un commentaire