Comment travailler le placage

On désigne sous le nom de placage à la fois l’action d’appliquer à des fins décoratives des feuilles minces de bois précieux sur des surfaces de bois commun et la matière d’oeuvre elle-même que constituent les feuilles minces au travail.

Fabrication du placage

La placage peut être obtenu des différentes manières qui sont :

  • le sciage
  • le tranchage
  • le déroulage

Pour bien mener le travail, le menuisier doit avoir les outils nécessaires.

Le sciage

Le sciage consiste en un débit à la scie par des traits parallèles. Le passage de la lame entraîne une perte sensible du bois : jusqu’à 50% de déchet. Le procédé ne s’applique actuellement que pour obtenir des placages épais à partir d’une épaisseur voisine du millimètre, le guidage de la scie n’autorisant pas les faibles épaisseurs.

C’est toutefois le procédé le plus ancien et l’unique procédé connu avant les techniques de tranchage d’invention relativement récente. C’est la raison pour laquelle les meubles anciens sont revêtus de placages épais.

Le tranchage

Principe du tranchage du bois

Principe du tranchage du bois

Le tranchage est effectué au moyen d’une lame qui enlève une couche de bois à la manière d’un fer de rabot par déplacement rectiligne de l’outil ou de la pièce.

Ce procédé expéditif permet d’obtenir, sans déchets, des échantillons de faible épaisseur couramment compris entre 0,5 et 1 mm.

Tout comme le sciage, le tranchage peut s’effectuer dans une direction quelconque par rapport au fil du bois : parallèlement, obliquement ou même perpendiculairement offrant ainsi la possibilité d’exploiter les veines du bois pour des effets décoratifs variés.

C’est dans cet esprit que le procédé de tranchage est utilisé pour le débitage des loupes et des bois ronceux.

Le déroulage

Le déroulage qui est également un procédé de tranchage dans lequel un tronc, placé entre pointes sur son axe tourne pendant que la lame tranchante exerce son action tangentiellement en se rapprochant du centre.

On obtient ainsi, sans déchets, des feuilles minces de grandes dimensions à de faibles épaisseurs comprises également entre 0,6 et 1 mm.

Pour les besoins de l’ébénisterie, les feuilles de placage se trouvent dans le commerce en des largeurs ne dépassant pas un mètre.

Le placage est un produit fragile qui doit être manipulé avec précaution. On l’emmagasine en pile, les feuilles posées à plat, en prenant soin de respecter l’ordre dans lequel elles ont été débitées.

Les feuilles en provenance de ronces et de loupes, qui se déforment facilement, doivent être maintenus à plat par une forte charge.

Débit

Il peut s’exécuter :

  • à la scie à placage
  • à la scie à araser
  • au trusquin
  • au compas
  • et à la scie à découper

A la scie à placage

Elle est guidée par une règle épaisse. Le procédé convient pour le débit d’une feuille ou de 2 ou 3 feuilles lorsqu’il s’agit des éléments identiques. La ou les feuilles de placage sont disposées sur l’établi sur lequel une épaisseur de bois a été placée pour éviter la détérioration du plateau par la scie.

Une scie à placage

Une scie à placage

Lorsque la pièce à débiter est triangulaire ou présente un côté oblique par rapport au fil du bois, on évite l’arrachement de l’angle aigu en disposant la règle sur la pièce à obtenir et en tirant du côté de l’angle obtus de la coupe.

A la scie à araser

On exécute le débit à la scie à araser pour un certain nombre de pièces identiques que l’on rassemble en un paquet dont les éléments sont maintenus par du ruban adhésif.

Ce débit peut également se pratiquer à la scie à ruban. Dans tous les cas, prévoir une épaisseur supplémentaire quelconque du côté de la sortie de la scie pour éviter les éclats de sciage.

Au trusquin

Le trusquin est muni d’un grain d’orge pour les bandes à champs parallèles.

Au compas

On utilise le compas pour les pièces circulaires. On substitue à la pointe traçante du compas d’un grain d’orge. Protéger le centre à l’aide d’une petite cale.

A la scie à découper

On exécute le débit à la scie à découper à la lame très étroite pour les pièces de forme sineuse.

Façonnage

Aplanir

Le premier soin à apporter à la feuille débitée à des dimensions données, lesquelles peuvent être légèrement supérieures à celles de la surface à couvrir, est d’aplanir s’il y a lieu le pièces pour pouvoir dresser et ajuster les joints.

Si les feuilles de droit fil restent planes dans les piles, malgré les précautions prises, les feuilles à ramages celles provenant des loupes et des ronces sont souvent gondolées.

On les aplanit en les pressant après les avoir mouillées recto-verso entre des cales avec interposition d’un molleton qui absorbe l’humidité tout en uniformisant la pression des cales.

On peut également, pour des feuilles très déformées, les humecter de colle très claire. Dans ce cas, il faut isoler les molletons des faces encollées avec du papier.

Dressage

Les joints peuvent être alors dressés. Cette opération s’effectue en maintenant la feuille, au plus près des bords à dresser, entre 2 planches convenablement serrées au valet ou à l’aide de presses. Le tout posé à plat sur l’établi, le joint est dressé à la varlope dont le côté repose sur le plateau de l’établi.

Lorsqu’il s’agit de joints de grande longueur, le dressage peut se faire simultanément sur les 2 pièces à joindre pressées ensemble.

Lorsqu’il s’agit de petites pièces ou de placages ayant tendance à s’effriter sous l’action de varlope, les joints sont obtenus avec un rabot finement réglé ou encore à l’aide d’une scie à placage dont la voie de la denture est supprimée par un biseautage de la lame.

Mise en place de pointes

Les joints dressés, les pièces sont mises en place maintenues par un minimum de pointes fines à placage, puis réunies par un ruban adhésif.

Toutefois, l’emploi des pointes dans les bois clairs est à déconseiller car leur trace subsiste, lorsqu’elles ont été enlevées, se manifestant par un point sombre sur les fonds clairs. Il faut alors recouvrir à une fixation plus discrète au ruban adhésif et avec des cales serrées à la presse.

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