Comment transférer une image d’un support sur un autre

Transporter une image d’un support sur un autre n’est une entreprise tout à fait nouvelle. Les décalcomanies d’aujourd’hui, liées au renouveau des colles, sont si faciles à manier qu’elles perdent un peu de leur magie auprès des vrais amateurs.

C’est à ceux-là que nous avons pensé au départ en proposant quelques procédés nouveaux pour « jouer avec les images ». En fait, ils conviennent à tous et même aux enfants. A condition de jouer à fond la carte de créativité, ni l’une ni l’autre technique ne peut lasser et les applications sont nombreuses.

Il existe plusieurs catégories de produits. Les techniques et les résultats sont différents pour chacun. Nous vous donnons dans chaque cas des bases suffisantes pour faire vos expériences.

Voici donc, cas par cas, les produits utilisés :

  • le trichloréthylène
  • les colles
  • le transcryl

Le trichloréthylène

De toutes les techniques, c’est la plus ancienne. Le produit mis en oeuvre est couramment utilisé pour le dégraissage des pièces métalliques et le nettoyage à sec des vêtements.

Notons au passage que c’est parce qu’il entre dans leur composition que les détachants liquides du commerce sont d’excellents produits de transfert. Liquide incolore et ininflammable, le « trichlo » est réputé dangereux.

Dans le cas présent, la quantité mise en oeuvre est très minime et n’entraîne aucun trouble. L’odeur un peu désagréable est facile à atténuer par mélange à 60 % avec de l’alcool éthylique.

Attention : ce mélange présente l’inconvénient de devenir inflammable.

Le matériel

Ceci posé, réunissez tout votre matériel avant de passer à la phase expérimentale. Pour l’opération de transfert elle-même, il vous faut donc :

  • du « trichlo » (pur ou coupé d’alcool), valeur de 2 dés à coudre versés dans une coupelle
  • une collection de photos en couleur ou en noir et blanc à découper dans des revues ou magazines (éviter les papiers glacés)
  • un support pour recevoir l’image : feuille de papier machine, buvard, bristol, bois, métal, rhodoïd, etc
  • un tampon de tissu blanc ou de la ouate de cellulose

Accessoirement, ayez à la portée de la main : un papier ou un carton fort pour protéger la table, des ciseaux, des pinceaux, une petite éponge, des pinces à dessin ou des trombones.

La technique et ses incidents

Elle s’est appuyée sur le fait que le « trichlo » pouvant nettoyer les encres, il les retenait et pouvait, par conséquent, les restituer.

Vous travaillerez de façon différente suivant que le support est mince ou épais :

Avec un support mince

  • Posez l’image à plat sur la table protégée par un papier ou un carton
  • Appliquez le support (papier fin par exemple) sur l’image et maintenez les 2 éléments avec des pinces ou des trombones
  • Humectez un tampon de coton avec très peu de produit (« trichlo » ou détachant) et frottez, d’abord doucement puis énergiquement, le dos du support qui se présente devant vous
  • Travaillez dans un mouvement circulaire d’abord puis croisez dans le sens vertical et dans le sens horizontal en allant du centre vers les bords extérieurs

L’image commence à apparaître par transparence dans le dos du support.

Vérifiez-en la qualité en soulevant doucement un angle du support. Quand toute votre image est nette, détachez les 2 éléments l’un de l’autre.

A noter : si la pression est régulière, l’image présentera des parties floues. Il suffit d’appuyer à nouveau sur le point faible pour parfaire la netteté.

Ceci dit, il est peut être intéressant d’utiliser ce défaut : les flous permettent de donner un côté irréel à l’image et le graphisme prend un tour personnel.

Avec un support mince

Avec un support mince

Avec un support épais

On emploie la technique inverse, un peu plus délicate mais plus efficace dans ce cas précis :

  • posez le support directement sur la table
  • appliquez l’image à reproduire côté endroit sur le support
  • travaillez comme dans le cas précédent

Attention : avant d’opérer, sélectionner la partie d’image à reproduire en la cernant d’un trait déterminé. Il suffit de poser l’image sur le carreau de la fenêtre et de faire votre repère par transparence.

En résumé : agissez avec doigté ; trop de solvant entraîne une destruction partielle de l’image avec effet de tâches dispersées et trop peu empêche le transfert.

D’autres idées :

Une fois admis le principe de la dissolution d’encres dans le trichlo, tout est possible c’est à chacun d’inventer sa technique.

Les colles

On les utilise comme « écran » pour isoler certaines parties de l’image que l’on ne souhaite pas transférer.

Choisissez les colles dites « universelles » et dessiner directement avec le tube sur l’image imprimée. Après séchage complet et durcissement de la colle, on pose un papier sur l’image et on transfère la partie non recouverte de colle sur le support.

C’est une opération « coup double ». Sur le support naît une composition où le motif encollé apparaît en blanc tandis que l’image imprimée voit ce même motif se détacher en noir sur un fond libéré de son encre.

Le transcryl

Utilisation

Médium indélébile utilisé dans la composition de la gouache, il s’est révélé à l’usage un excellent matériau de transfert. Mais alors que le trichlo reporte l’image par transposition de la trame photographique, le transcryl (tout comme les colles universelles) la transfère véritablement d’un support sur un autre support.

Utilisation du transcryl

Utilisation du transcryl

La technique

Voici la technique classique du transfert au transcryl

  • posez le support sur la table
  • passez sur l’image un pinceau largement imprégné de transcryl
  • retournez immédiatement votre image et appuyez en tournant sur toute la partie enduite : le transfert s’opère instantanément
  • pour vérifier, soulevez légèrement, en l’arrosant doucement, le papier qui porte l’image

Si le transfert présente des manques, repassez un peu de produit et appuyez à nouveau. Soulevez de même de l’autre côté, vérifiez et rectifiez.

Dégagez doucement votre papier : l’image vous apparaîtra un peu trouble. Laissez-la 4 à 5 minutes puis lavez-la avec le doigt mouillé ou passez un vernis à gouache qui fera ressortir la couleur.

Ici encore, vous pouvez utiliser les « incidents » . L’image imparfaite, par suite d’une pression irrégulière du doigt sur un des côtés, peut s’imaginer comme vue à travers une vitre couverte de givre.

2 commentaires

  1. Isabelle Alfonso aguilera

Ajouter un commentaire