3 autres méthodes de transfert d’images

Rappelons que parmi les produits cités, le trichloréthylène conduit à une transposition de la trame photographique, tandis que le transcryl transfère véritablement l’image d’un support sur l’autre. Cette propriété ouvre la porte à d’autres réalisations qui utilisent l’épaisseur même du produit.

Le transcryl « pelliculé »

On utilise donc ici l’épaisseur que présente le transcryl après séchage. L’image est rendue totalement indépendante du support initial, et s’intègre au produit lui-même, transformé dans les conditions décrites ci-dessous, en film plastique indépendant.

La technique

Faites le choix de l’image à transférer parmi les pages d’un magazine couleurs courant

Passez sur l’image une première couche de transcryl. Recouvrez soigneusement en croisant les coups de pinceau

Laissez sécher complètement (environ 15 à 20 minutes) et passez successivement 3 autres couches sur la première. A chaque passage l’image devient laiteuse, puis s’éclaircit en séchant et reste brillante.

Évitez soigneusement les « bulles » (qui resteraient sous forme de pointillés blanchâtres lors du séchage), ne grattez pas votre papier malencontreusement avec votre ongle, et lavez le pinceau à l’eau tiède entre chaque couche pour qu’il reste souple

Quand la dernière couche est définitivement sèche, plongez l’image dans une cuvette remplie d’eau tiède. Laissez le papier se détremper, puis séparez-le soigneusement de l’image

Vous obtenez un support sous forme de film translucide sur lequel l’image est totalement transférée. Son envers (donc celle de l’image) peut présenter une légère opacité due à de très minces dépôts de papier.

En veillant à ne pas le froisser maladroitement (ce qui entraînerait des cassures, donc des « manques » sur l’image) posez votre film côté endroit sur une surface lisse et essuyez soigneusement avec une éponge humide jusqu’à disparition des traces blanchâtres.

Ne brutalisez pas votre film et suspendez-le soigneusement avec de petites pinces placées dans les angles.

Utilisation de transcryl pelliculé

Utilisation de transcryl pelliculé

Son utilisation

Il ne vous reste plus qu’à l’utiliser, en tout ou partie, sur un support de votre choix.

Vous avez 2 possibilités :

  • sur un support transparent
  • sur un support opaque

Support transparent

Il pourra vous servir à la création imprévue de vitraux très personnels si vous l’appliquez sur du verre ou à la confection d’abats-jours étrangers, si vous l’appliquez sur du rhodoïd.

La fixation se fait par l’application d’une couche de transcryl sur le support choisi.

Dans le cas particulier du verre, vous devez dégraisser au préalable le verre avec du trichloréthylène, puis de l’alcool à brûler. Sans mettre les doigts au contact de la surface, passez votre transcryl puis appliquez votre film.

Support opaque

Il peut être le point de départ à la création de votre propre collection de reproduction de tableaux. Pratiquez dans ce cas le montage sur toile :

  • Passez sur toute la surface de la toile ainsi que sur les côtés une bonne couche de transcryl
  • Posez votre film dessus
  • Marouflez soigneusement avec la plat de la main, ou mieux avec un chiffon plié à plat, en tendant le film sur les bords et rabattez-le sur les côtés

Il faut savoir que vous perdrez toujours quelques millimètres de l’image sur le pourtour si vous voulez que l’arrondi du bord du cadre soit épousé parfaitement.

Une idée en variante

La transparence de la pellicule permet d’imaginer toutes les fantaisies. Vous pouvez changer complètement l’atmosphère d’une image en la transférant non plus sur un support blanc mais sur un support de couleur.

Avec ce principe certains des tons de l’image peuvent être annulés (les verts disparaîtraient sur un support vert par exemple), la valeur des autres peut changer complètement.

L’entretien du matériel

Le transcryl s’élimine très bien à l’eau tiède quand il est frais. Ne laissez donc pas traîner votre pinceau sans le nettoyer : il durcirait et serait irrémédiablement hors d’usage.

Si pour une raison quelconque vous avez besoin de nettoyer du transcryl très sec, utilisez du « Renovécran » en faisant des essais préalables car il est difficilement compatible avec certains synthétiques. Si la tâche est relativement récente, vous pouvez essayer certains détachants du commerce.

Les rubans adhésifs

C’est une technique différente, mais tout à fait simple, qui permet le transfert par arrachement des encres de leur support. Elle est valable aussi pour les images photographiques imprimées, et est née de l’observation que nous avons tous fait que l’image sur laquelle nous avons malencontreusement collé un morceau de scotch ou de rubafix, est indécollable sans dommage de ce ruban.

En procédant comme suit vous pourrez la « récupérer » pour un autre usage évidemment :

  • Posez sur votre image une bande d’adhésif transparent en appuyant fortement
  • Arrachez soigneusement le ruban : des pellicules de papier dépassent sur les bords mais, du côté brillant, l’image apparaîtra nettement
  • Avec une éponge humide ou un petit chiffon mouillé, détrempez l’envers de votre ruban pour imprégner la pellicule de papier
  • Frottez alors doucement avec l’index pour laisser le papier presque sec rouler sous vos doigts. Il se détache un peu du support, mais l’image y reste fixée.
  • Passez alors un peu de transcryl au dos du ruban adhésif (donc du côté de l’image) et collez vos rubans ainsi décorés sur le support de votre choix.

En variante :  vous pouvez ne faire adhérer votre ruban que très superficiellement à l’image. En le soulevant par petits coups secs vous obtenez un effet de zébrures ou de marbrures sur le ruban, effet que vous pouvez utiliser seul ou en combinaison avec l’image nette.

Rubans adhésifs

Rubans adhésifs

Les couleurs liquides

C’est un procédé qui utilise une technique un peu différente. Pour arriver au résultat final, il utilise cependant le principe du transfert.

On ne part plus d’ici d’une image existante, mais on crée son propre dessin, et c’est cette image coloriée qui est ensuite transférée sur le support.

Le produit à utiliser est prêt à l’emploi comme n’importe quelle couleur liquide. Le « transcouleurs » existe en 12 nuances.

Le travail s’opère donc ici en 2 temps :

  • au départ une démarche de création
  • pour terminer une manipulation de transfert

Le matériel

Il vous faut :

  • une gamme de couleurs en flacons « Transcouleurs »
  • un pinceau souple
  • du papier lisse non absorbant, type papier kraft blanc ou papier machine de bonne qualité
  • un crayon dur
  • un fer à repasser
  • à portée de main éventuellement, un grand bol d’eau tiède
Utilisation de couleurs liquides

Utilisation de couleurs liquides

Le support

Un tissu choisi exclusivement dans la gamme des tissus synthétiques (nylon, dralon, orlon, tergal, …) ou encore toile cirée ou plastique (skaï, terrana lake, …) ou enfin les tissus intissés.

Ce choix est impératif : seuls les tissus synthétiques autorisent, sous garantie d’inaltérabilité du dessin transféré, un lavage à 60°, même assorti d’un détergent fort.

Sur les tissus naturels comme le coton, qui nécessitent une forte température de lavage, le décor serait altéré : il faut donc les éviter.

La technique en 6 étapes :

Le dessin

  • Faites un projet du dessin que vous voulez reproduire
  • Après avoir mis au point votre esquisse, reportez-la sur un papier lisse dont le format correspond à celui de votre projet
  • N’oubliez pas que votre dessin a peut-être un sens, dans la mesure où il sera inversé au moment du transfert

Le coloriage

Votre motif étant tracé avec précision, mettez-le en couleurs aussi simplement que si vous utilisiez une gouache

Agitez bien les flacons avant de les ouvrir et passez la couleur au pinceau sur le tracé

Ne vous étonnez pas de son intensité : c’est volontairement que le ton qui apparaît sur le papier est concentré. Elle ne prendra sa véritable « valeur » qu’après transfert sur le tissu.

Si vous doutez de l’effet final, et pour qu’il corresponde à ce que vous recherchez faites-vous un échantillonnage. Établissez sur un papier une gamme de couleurs et faites un transfert de cette palette sur le tissu choisi, puis faites vos choix en conséquence.

Opération de transfert

Laissez sécher complètement votre couche de peinture (environ une heure). A partir du moment où elle est sèche l’opération de transfert est réalisable.

Si un incident vous empêche d’y procéder immédiatement, vous pouvez sans inconvénient reculer le moment d’agir : le temps n’altère en rien la couleur et l’opération de transfert peut être indéfiniment reportée.

Application du papier

  • Placez votre tissu bien à plat. S’il est un peu mou de nature, tendez-le bien, mais sans excès pour éviter les plis disgracieux
  • Repérez d’un trait très léger l’endroit où vous voulez voir apparaître votre dessin
  • Appliquez alors votre papier à l’endroit désiré en centrant bien le motif, côté coloré en contact avec le tissu, bien évidemment

Utilisation du fer à repasser

  • Chauffez votre fer à repasser et réglez-le à « coton »
  • Quand il est à la bonne température, posez-le sur le motif sans soulever ni glisser pendant un temps qui varie de 45 à 60 secondes, suivant l’épaisseur du tissu

Si le motif excède la surface du fer, déplacez ce dernier en veillant à ce que le papier ne glisse pas

Finition

A partir de ce moment, il y a 2 solutions :

Si vous avez choisi un tissu synthétique ou un plastique : laissez refroidir votre papier et retirez-le

Si vous avez choisi un intissé, soulevez votre papier au fur et à mesure du passage du fer, sinon vous risquez de voir le dessin adhérer au support les fibres de l’intissé ayant tendance à coller au produit chauffé et à l’enrober ce qui produit, à froid, un arrachement.

Quoiqu’il en soit votre motif apparaît de façon parfaite. Dès que le transfert est terminé, le produit étant auto-fixant, vous pourriez laver votre tissu sans crainte de voir le motif disparaître.

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