Comment fabriquer les panneaux cintrés et les panneaux galbés

Les panneaux cintrés, les panneaux galbés, les éléments courbes se rencontrent fréquemment dans les meubles d’apparat car ils sont d’un effet décoratif certain.

Généralités

On distingue selon la nature des surfaces :

  • les surfaces cintrées
  • les surfaces galbées

Les surfaces cintrées

Ce sont celles qui peuvent être définies par le déplacement d’une droite, nommée génératrice, parallèlement à elle-même en s’appuyant sur une ligne courbe appelée directrice.

Les surfaces cylindriques de révolution entrent dans cette catégorie.

Les surfaces galbées

Elles sont caractérisées par le fait qu’un trait de scie, quelle que soit son orientation, n’offre que des traits courbes, la courbure variant avec la position et la direction du trait.

Panneaux cintrés

Différentes sortes de panneaux

On distingue selon leur constitution :

Les panneaux cintrés dans la masse

Ils sont découpés à la scie à ruban dans un bloc capable de la section à obtenir le bloc pouvant être une seule pièce ou fait de plusieurs morceaux collés. Les chutes de sciage servent de cales pour le placage.

Ce mode d’exécution convient aux panneaux de faibles dimensions et de courbure peu accentuée.

Les panneaux cintrés en éléments massifs

Ils sont constitués d’alaises assemblées à fausses languettes ; mode de construction adopté pour les meubles façon menuiserie.

Les panneaux lattés

Ils sont constitués de lattes en bois blanc de largeur égale à l’épaisseur du panneau à réaliser et d’épaisseur comprise entre 1,5 et 3 cm s’il s’agit de meubles façon ébénisterie.

Les panneaux cintrés par flexion

L’âme de ces panneaux plane à l’origine est rendue flexible par des traits de scie.

Panneaux en éléments massifs

Panneaux en éléments massifs

C’est le contre-placage qui la maintient à la courbure voulue. Il convient d’utiliser des contre-placages épais pour atténuer les arêtes qui ont tendance à se former au pliage sur les bords des traits de scie et que le vernissage met en évidence.

Procédé expéditif mais de facture peu soignée ne convenant qu’à des fabrications en série de peu de valeur.

Les panneaux feuilletés

Ils sont constitués de plusieurs épaisseurs de contre-plaque disposées à fils contrariés, tout comme le contre-plaqué dans le commerce, mise en forme au moment du collage.

Procédé également expéditif permettant la pose du placage recto-verso en même temps que le formage des différents plis.

Au séchage de tels panneaux peuvent accuser de légères déformations dues à une certaine reprise élastique des éléments collés. Il est prudent de ne les mettre en oeuvre qu’après un séchage prolongé.

Confection des panneaux cintrés

Panneaux en éléments massifs

La méthode d’exécution est la suivante :

  • constituer le panneau d’alaises d’égale largeur
  • débiter ces éléments à une section rectangulaire capable de la section de la pièce finie, et les couper à leur longueur exacte
  • à l’aide d’un calibre, tracer sur chaque bout la section curviligne
  • exécuter au rabot rond la face concave, puis terminer par la face convexe de façon à avoir, pour l’exécution de chaque face, un appui stable sur la face opposée
  • dresser les chants et ajuster en utilisant un calage convenable, les alaises étant ajustées une par une leur face concave placée sur les appuis convexes du calage
  • pousser les rainures en se guidant sur la face convexe de l’alaise
  • coller en effectuant le serrage à l’aide de presses et de serre-joints
  • nettoyer et replanir sur les cales

Panneaux lattés plaqués

L’exécution de tels panneaux tant pour la confection de l’âme que pour les opérations de placage exige, comme dans le cas des panneaux massifs, des cales façonnées à la demande.

Les cales de profil s’établissent sur des membrures découpées au profil voulu sur lesquelles est cloué sur chant un lattis jointif de 3 cm d’épaisseur et de 1,5 cm de largeur.

Les membrures sont espacées de 15 à 20 cm et réunies par des barres encastrées dans des entailles prévues à cet effet.

Le lattis du panneau est ajusté et collé, par fractions s’il y a lieu, en maintenant les lattes entre les cales et en les serrant latéralement par leurs extrémités dépassantes si nécessaire.

Si la courbure du panneau est régulière, le serrage par rapprochement des cales suffit.

Les opérations de placage s’effectuent à l’aide des mêmes cales.

Panneaux galbés

Les panneaux galbés sont très souvent constitués par un fond généralement pris dans de fortes épaisseurs de bois et en font l’objet d’un contre-placage dont l’épaisseur usuelle se prêterait mal à épouser exactement leur forme.

Une commode galbée

Une commode galbée

Le problème se résume donc à leur appliquer des placages minces de décoration.

Pour les travaux à l’unité, on peut recouvrir aux différents procédés suivants permettant d’exercer sur le placage le serrage voulu en tous les points de la surface à plaquer

Le sac de sable

C’est une enveloppe en toile forte de la forme de la surface à plaquer. Ce procédé convient aux petites surfaces.

Le sac est rempli de sable fin chaud et appliqué avec interposition de papier sur le placage disposé sur la pièce enduite de colle.

La forme de plâtre

La forme de plâtre qui est un moulage de la surface à plaquer. On l’obtient dans un châssis capable de contenir le panneau à plaquer.

Il est placé dans le châssis après avoir été enduit de colle forte qu’on a laissé sécher. On lute à la terre à modeler le vide compris entre la pièce et le châssis et on coule du plâtre à modeler en ayant soin de noyer dans sa masse une armature soit en fil de fer, soit en filasse.

La couche de colle, dont le panneau a été enduit, sert d’isolant, évite au plâtre d’adhérer à la pièce permettant son démoulage qui donne à l’empreinte laissée dans le plâtre la forme complémentaire de la pièce, laquelle forme sert alors de cale pour le placage.

Cette méthode est toutefois longue et coûteuse car les surfaces auxquelles elle s’applique sont de celles qui, en matière de travail à l’unité, même en plusieurs exemplaires, ne sont jamais rigoureusement identiques et, par conséquent, une cale donnée ne sert que pour la pièce sur laquelle on a pris l’empreinte et uniquement celle-là.

Le placage au marteau

C’est un procédé ancien et vraisemblablement le premier qui ait été utilisé par les ébénistes. Il est toujours utilisé soit dans le cas de petites surfaces, soit dans les travaux de restauration lorsqu’il est impossible de mettre en place, dans un endroit donné d’une partie qu’on ne peut ou qu’on en veut démonter, presses et cales de serrage.

Procédé

Sur la surface convenablement encollée à la colle forte qu’on laisse figer, on dispose la feuille de placage qu’on fixe dans un angle avec une pointe fine.

On mouille à l’éponge avec de l’eau tiède la feuille puis on réchauffe, par application d’un fer chaud, tenu d’une main, la feuille et la colle, tandis que de l’autre main, on fait adhérer le placage avec la panne d’un marteau. On procède ainsi de proche ne proche du centre vers l’extérieur où l’excès de colle peut s’éliminer.

On s’assure que le placage est bien collé en sondant la surface au son en la tapotant du bout du doigt. Un son creux est l’indice d’un manque d’adhérence.

Cas particulier

Dans le cas de défaut, il y a lieu de reprendre le travail après avoir chauffé à nouveau avec le fer à plaquer.

Une boursouflure sur une surface plaquée peut avoir 2 causes : excès ou manque de colle.

Le remède, dans les 2 cas, consiste à faire une fente au ciseau dans le sens du fil du placage sur toute la longueur du défaut. Par cette fente, soit on élimine l’excès de celle après avoir mouillé et réchauffé à l’endroit voulu, soit en introduisant de la colle à l’aide d’une lame métallique mince insérée dans la fente.

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