6 étapes de la fabrication du potier

Le potier est une oeuvre égyptienne et son outil de base est la main. Mais pour mener à bien le travail de fabrication du potier, il est nécessaire de suivre six étapes fondamentales.

La préparation de la terre

Après un stockage qui, en principe, devrait durer un an, on procède au marchage afin de bien mélanger la terre. Puis, c’est le broyage et la mise en tas. C’est sur ce tas que le potier prélève un des argiles dont il a besoin dans son atelier.

Là, il travaillera encore, la pétrissant, l’étirant, la roulant afin de la rendre parfaitement ductible : c’est le malaxage. Ce n’est qu’après cette dernière préparation qu’il passera à l’exécution des pièces. Pour ce faire, il pourra employer diverses techniques.

Le montage aux colombins

Il consiste en la fabrication de boudins de terre que l’on obtient en roulant un peu de glaise entre les paumes ou sur une surface plane. Ceux-ci sont alors montés en spirales sur une galette d’argile formant fond. On superpose suivant le profil désiré en « collant » au fur et à mesure les divers éléments.

On lisse alors à la main l’intérieur et l’extérieur. Pour faciliter l’opération, on peut utiliser une spatule ainsi que de la barbotine.

L’estampage

L'estampage

L’estampage

Dans le moulage par estampage, les pièces sont obtenues à partir d’un moule soit à la balle, soit à la croûte. On peut retenir trois catégories  de moules :

  • Le moule d’une seule pièce, creux : on utilise la technique de la croûte. Le démoulage s’effectue environ une demi-heure après l’opération . Il suffit de renverser l’ensemble, le moule vient alors tout seul.
  • Le moule d’une seule pièce, plein : on procède à un estampage à la balle. Pour démouler, on retourne l’ensemble et on soulève le moule par une petite poignée prévue sur le revers.
  • Le moule creux en deux ou plusieurs parties : il faut garnir séparément chacune des parties à la balle en laissant légèrement déborder, puis, mouiller à la barbotine. Monter alors le moule et presser au doigt par l’ouverture prévue pour cet usage à la base du moule pour réaliser le collage.

Le modelage par amincissement

Dans cette technique, on part d’une boule ou d’un cylindre de glaise, selon la forme recherchée et l’on fait un trou sur la partie supérieure que l’on élargit avec le pouce, en prenant soin de ne pas amincir exagérément le fond. Puis, partant du fond, on monte le pot en écrasant entre les doigts, le pouce restant toujours à l’intérieur.

En cas de gerçures, les obturer à la barbotine. Lisser pour terminer, à l’estèque.

Le coulage à la barbotine

On utilise pour le coulage un moule de plâtre en deux parties que l’on emplit de barbotine. Après un certain temps, le plâtre ayant absorbé de l’eau, on ajoute alors de la barbotine à ras bord. On estime à environ une demi-heure le temps nécessaire pour qu’une épaisseur de terre suffisante se soit déposée sur les parois.

On déverse alors le surplus. Enfin, après séchage, on procède à l’ouverture du moule.

La cuisson

Un four traditionnel

Un four traditionnel

La dessication

La cuisson ne peut s’effectuer que pour les objets parfaitement secs, sous peine de fendillements et de cassures. Aussi, les pièces étant enfournées à l’aide de colifichets, cassettes et étagères, on procède à une première phase à feu léger, la porte restant entrouverte : c’est la dessication.

La durée

Puis, commence la cuisson proprement dite : le four étant hermétique clos, on y élève progressivement la température jusqu’au degré requis. Pratiquement, pour un grès cuisant à 1 180°, il faut compter de 30 à 36h de chauffe.

L’état

Pour surveiller l’état de la cuisson, on utilise des montres de Seger, petites pyramides fusibles fondant à des températures variables, que l’on place les unes derrière les autres, les plus sensibles sur le devant, dans l’axe d’une petite ouverture de la maçonnerie et permettant de voir l’intérieur du four : le regard.

Au fur et à mesure que la température s’élève, les montres s’affaissent suivant leur degré de résistance réciproque, dégageant automatiquement celle qui est immédiatement derrière. Lorsque la dernière fond à son tour, la cuisson est terminée et l’on arrête le feu.

Commence alors le refroidissement qui doit, lui aussi, s’effectuer progressivement. Normalement, on compte trois jours avant de procéder au défournement.

Un commentaire

  1. leprinceelu

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